PRESSE

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GATA MAGAZINE

Funeral for the Flesh: The Post-Human Elegy of Ibis Hospital

Interview: @gata

The body is no longer sacred. It is a machine, a disposable relic, a hollow structure waiting to be cracked open. In the world of Paris-based artist @ibis_hospital, flesh is fused with metal, and decay is an aesthetic language. Their work exists in the space between the morgue and the museum, where industrial waste transforms into relics of a future long abandoned. Their work spans installations, set designs, paintings, and video, all forming a fragmented requiem for a society obsessed with consumption and artificial perfection.

Ibis Hospital constructs a brutalist form of beauty—mannequins suffocating in plastic resin, bones emerging from synthetic husks, surgical tools repurposed as ornaments of a collapsing age. Their compositions feel like evidence from an autopsy of civilization itself, a testament to the violence of overproduction, the quiet horror of a world obsessed with consumption.

Luxury, in their vision, is nothing more than a mausoleum. High fashion drapes itself in the imagery of death—bodies sculpted to fit impossible ideals, opulence as a form of embalming. In response, They mutilate perfection, warping it into something raw, something that refuses to be polished. Their latest experiments extend beyond sculpture—cinema, illustration—new mediums for a vision where humanity has already surrendered to its own artificiality.

This is not a protest. It is a prophecy. The human body will not be buried in the earth; it will be encased in resin, preserved in plastic, and displayed like a museum artifact of a species that no longer exists.

NASTY MAGAZINE

Weaving Art from the Remains of the Fallen

Interview: Annalisa Fabbrucci / @annalisa_fabbrucci
Editor: Maria Abramenko  / @mariabramenko

« “My work is more of a mental projection.” »
— NASTY MAGAZINE

ENVOL 3IOI MAGAZINE

Weaving Art from the Remains of the Fallen

Interview: @ENVOL 3IOI

Your name (or nickname), Age and country

Ibis Hospiral, Paris (France)

Your artistic practice (medium used etc.)

I take marnequins and the materials that surround us to make crash test dolls necrotized by our compulsive industrial culture. Once designed, I stage the bodies in baroque settings to recreate religious scenes in my own way.

What is your relationship to Japanese culture ?

I like Japanese cinema without knowing much about it, but l've played a lot of video games, most recently the Dark Souls franchise. I really like the way Hidetaka Miyazaki borrows codes from European culture and turns them into his own. The Japanese imagination has no limits when it comes to designing monsters.

Which Japanese work marked your childhood ?

The Japanese works that made the biggest impressions on me as a teenager were Resident Boil 1, 4, Biobazard, The Eoil Witbin (later), Fatal Prame II.

Who are your favorite Juponese artists ond who influences you ?

In horror cinema: Hideo Nakata, The Ring. Dark Water.. The Grudge I, II, Tetsuo, Guinea Pig: Flower of Flesh and Blood. But also Rasbomon, The 7 Samurai, Zatoïcbi... Manga: Juinji Ito's drawings for Tomie, Full Metal Alchemist, Gunm, GTO.Animation: The Animatrix, Tek-konkinkstreet, Fiellsing.

I recendy discovered the world of Japanese dolls, in particular Etsuko Miura, whom I love for the scabrous poses she injects into her dolls. The sculptures I chose for the magazine refertothe «fatalities» in Mortal Kombat, when the characters get eclipsed.

What were your references for the work done for the magazine ?

The painting is a Pieta. Christ is bcheaded, and there is no resurrection. It refers to the persecution of Christians throughout the world.

This Hospital

Poush Manifesto

Love story

Curation : Gaya Goldmycer / A’topos

En katharsis 

On plonge dans l’espace d’Ibis Hospital comme on plonge dans un rêve éveillé. On s’y enfonce comme dans une descente au cœur des entrailles de la terre, on s’y engloutit comme dans une descente au fond des abysses. Avec délices et appréhensions, on s’immerge dans cet espace comme au plus profond de nos émotions, de nos tourments, de nos désolations et de nos terreurs. Au plus profond de nos désirs aussi, de nos tentations ou de nos envies. 

 Alors, lentement, on s’approche de l’installation. Lentement, comme si l’on pressentait que quelque chose allait avoir lieu. Ou peut-être que ce quelque chose avait déjà lieu... Dans l’immédiat du regard, ce que l’on perçoit d’abord, c’est un dispositif délimité par une tenture, par le rideau marqueur du théâtral. Mais soudain, sans transition, on bascule là où l’artiste nous entraîne et nous propulse : sur une scène, celle d’un Baroque contemporain. 

 En précision, avec une logique du sensible, l’artiste crée son décor. Un décor vers lequel il nous attire doucement mais qui, brusquement, fait que l’on se retrouve posés là, sur l’échiquier d’un jeu en chiaroscuro, entre clarté et obscurité, entre ténèbres et lumière. Une lumière aussi blanche que les ténèbres sont noires. Une lumière brutale, directe et zénitale, qui tranche à vif, qui découpe, qui détache les volumes, et qui expose les formes en pleine lumière sur ces ténèbres qui les enchâssent.

 En vibrant écho au Caravaggio, avec cette Love Story paradoxale, Ibis Hospital crée une atmosphère trouble et opaque, cristalline et nébuleuse, il accouple et synchronise des formes à des objets, il met en scène des corps et orchestre une pièce où la théâtralité agressive de la naissance et de la mort donne le rythme. 

 Et moi, dans un vertige à la Hitchcock, aspirée par le travail d’Ibis, je suis projetée dans une spirale sans fin, une spirale infernale sans arrêt possible, une spirale dans laquelle une avalanche d’images fantasmées, assaillie par une kyrielle de noms et de corps.  

Des corps, donc, en double extase, comme celui de Sainte Thérèse transverbérée, des corps rapiécés, filés, tissés, torturés, comme ceux des Topiary Couples de Louise Bourgeois ou ceux des frères Chapman. Des corps étirés, douloureux et souffrants comme ceux de Francis Bacon et les corps-frontières entre érotisme et mort de Bellmer. Des corps hédonistes et objectivés de Pasolini et ceux de Tarantino qui subissent ou imposent l’insoutenable de la violence extrême. Et les corps portant béquilles, cordes, prothèses, des danseurs de Marie Chouinard qui les fait sauter, ramper, se figer pour mieux les faire danser à nouveau.

 Avec détermination, Ibis récupère et s’empare d’objets, de baigneurs, de poupées celluloïd et de mannequins inanimés qu’il appareille, qu’il prothèse et découpe, qu’il morcelle et déchiquette, qu’il segmente pour mieux les rassembler : autrement. Dans un processus d’inversion, il met en place une déconstruction qui reconstruit et une réparation qui coupe, taille, visse, tranche, soude. Le tout dans une ambivalence absolue de la douleur qui soigne. 

 Une kyrielle d’éléments, aussi : pneu, chaînes, dents, Porte bouteille, scorpion, balles, crucifix, boite de protéines, bibelot, bracelet, moteur, crampons, scies et mini scies, Insignes, matériel d’orthodontie, boîte de vitamines, menottes, bracelet, sextoy, vis, métal alu, chaînes de moto, essuie-glaces, crampons, rollers, canif, bois, seringues, chaussures, masques, muselières, baskets, portes cierges, bagues, voiles, velours… 

 Œuvre d’art totale, ici l’artiste déploie sa vision du récit de l’Annonciation, de la Nativité, de la Cène, de la mort et de la Résurrection, il nous offre ses Mater dolorosa et ses Pietà et se questionne sur la transmission la sexualité, la filiation la procréation, la ressemblance l’altérité, l’identité l’étrangeté, la vie la mort, le normal l’anormal, l’humain l’inhumain, l’identité l’altérité, l’attraction et la répulsion. Avec en clin d’œil, une spéciale dédicace aux formes biomécaniques d’H.R Giger et à celles d’Akira et de Ghost in the Shell !

 Œuvre d’art totale, cathrtique et burlesque, pieuse et déjantée, fantasmée et décentrée, ici l’artiste installe peinture, performance musique et sons, photos triptyques, assisted readymades, sculptures-assemblages et, sérieux comme le plaisir, avec Barnett Newman, il affirme que l’artiste était bien là : avant le philosophe.

CRUSH FANZINE

Issue #21“DESIGN”